Étape 13: Burgos → Hornillos del Camino

Un nouveau jour d’étape – Départ et ambiance

Le matin à Burgos porte le son de la cathédrale à travers les rues encore silencieuses. La lumière du premier soleil se pose comme une poussière d’or sur les façades de pierre, et la ville, qui hier encore résonnait de voix et de pas, semble soudain douce et contenue. Sur la place devant Santa María se rassemblent les pèlerins, certains silencieux, absorbés dans leurs pensées, d’autres en conversation, tous avec le même objectif: quitter la ville, entrer dans la plaine.

C’est un départ qui se ressent différemment des jours précédents. Car aujourd’hui tu ne quittes pas seulement une grande ville, mais aussi la proximité familière des montagnes et des forêts. Devant toi se trouve la Meseta, le haut plateau castillan, dont la réputation inspire autant de respect que de révérence. Dès les premiers pas tu sens: Ce n’est pas le chemin des dénivelés, mais celui du silence et de la patience.

Itinéraire et profil altimétrique

Distance: env. 20,5 – 21 km
Dénivelé: +200 m / –150 m
Difficulté: facile à moyenne – la plaine paraît accueillante, mais la monotonie met l’esprit à l’épreuve.

Les chiffres bruts ne disent que la moitié de la vérité. Car même si ce chemin se déroule de manière régulière, il exige une résistance particulière: non pas dans les muscles, mais dans l’esprit. Des kilomètres de chemins de campagne sans ombre, le murmure du vent, l’horizon infini – celui qui marche ici n’affronte pas tant les montagnes que ses propres pensées.

Variantes et petits détours

L’itinéraire principal s’achève aujourd’hui à Hornillos, mais pour certains il est possible de prolonger jusqu’à Hontanas. Des quelque 21 kilomètres deviennent plus de 30 – une longue étape qui exige condition et volonté.

Un autre petit détour mène à San Bol, un albergue isolé avec fontaine, à seulement quelques centaines de mètres du chemin. Presque sans infrastructure, presque sans habitants – mais celui qui s’y arrête fait l’expérience d’un silence qui résonne plus profondément que bien des cathédrales puissantes.

Description du chemin – avec tous les sens

Tu quittes Burgos par le Río Arlanzón, suivant le chemin à travers le vert Parc Parral. Ici, parmi les vieux arbres, le vent chuchote doucement comme un dernier salut d’adieu de la ville. Bientôt les rues t’entraînent vers l’extérieur, l’asphalte cède au gravier, et les tours de Burgos disparaissent derrière toi.

Devant toi s’étend un paysage qui ne veut rien cacher. Le ciel est vaste, les champs s’allongent jusqu’à l’horizon, et ton chemin semble une ligne qui mène à l’infini. Le rythme de tes pas devient plus lent, plus calme, plus régulier – un miroir de la plaine qui t’accueille.

Après une dizaine de kilomètres tu arrives à Tardajos. Les maisons de pierre claire se serrent les unes contre les autres comme si elles voulaient défier le vent. Dans le bar du village, les pèlerins prennent un café, le rire de quelques habitants se mêle aux voix des voyageurs. Ici, où déjà au Moyen Âge marchands et paysans croisaient leurs routes, on ressent: Le Camino est toujours aussi un morceau de communauté vécue.

Depuis Tardajos, ce ne sont que quelques kilomètres jusqu’à Rabé de las Calzadas. Le lieu, petit et presque assoupi, raconte son histoire dans ses murs et dans les noms de ses rues. Autrefois un point stratégique, où les Romains construisirent leurs “calzadas” – leurs routes – aujourd’hui c’est un village tranquille qui offre ombre et eau aux pèlerins. Devant l’église tu t’arrêtes peut-être un instant, tu respires profondément, et tu sens comment ici les mêmes chemins sont parcourus depuis des siècles.

Après Rabé le chemin change. Les champs s’ouvrent encore davantage, l’horizon s’élargit vers l’infini, et le soleil prend désormais le commandement. Ni bois, ni colline ne détournent le regard – seulement ciel, terre et ton pas. Ici commence la véritable expérience de la Meseta: une confrontation avec l’immensité qui te rend petit et en même temps libre.

Après encore plusieurs kilomètres apparaît à l’horizon Hornillos del Camino. Cela paraît presque irréel, comment ce petit village surgit des champs, avec ses toits rouges et sa rue principale unique qui traverse l’endroit comme un ruban. Tu marches vers lui, pas après pas, et plus tu t’approches, plus tu ressens: Aujourd’hui n’a pas été un jour de grands monuments, mais un jour de silence – et peut-être pour cela même un vrai jour de pèlerin.

Villages intermédiaires et particularités

Chacun de ces lieux prolonge l’histoire du chemin – non pas dans des monuments, mais dans de petits gestes, des murs, des voix.

Conseils pour l’équipement et les achats

Entre Burgos et Hornillos il y a peu de possibilités de ravitaillement. Une bonne réserve d’eau est obligatoire, ainsi qu’un petit en-cas pour la route. À Tardajos ou à Rabé tu peux à nouveau remplir, ensuite commence le silence.

En été: chapeau, crème solaire, au moins deux litres d’eau. Le soleil brûle sans pitié sur les champs, et l’ombre est rare. En hiver, au contraire, souffle un vent glacial qui transforme la plaine en épreuve – les vêtements chauds ne sont pas un luxe, mais une nécessité.

Parfois un morceau de pain de Rabé te mène plus loin que n’importe quelle barre énergétique – ne sous-estime pas la simplicité de la subsistance.

Nourriture, hébergement et ravitaillement

Hornillos est petit, presque discret, mais pour les pèlerins il est depuis des siècles une étape fixe. Les albergues ici sont simples, familiaux et se remplissent souvent rapidement – qui veut être sûr doit arriver tôt. Un bar du village, une petite épicerie, quelques maisons – il n’en faut pas plus pour conclure la journée.

C’est un lieu où la communauté devient tangible: une longue table, du pain, une soupe, peut-être un verre de vin. Les histoires se partagent, les rires se mêlent à la fatigue, et le silence de la plaine t’accompagne aussi ici à l’intérieur.

Ce qui est spécial aujourd’hui

Hornillos del Camino tire son nom des “hornillos”, les petits fours dans lesquels on cuisait autrefois les briques. Dès le XIIe siècle surgit ici un hôpital qui offrait aux pèlerins protection et nourriture – et aujourd’hui encore l’endroit respire cette tradition d’hospitalité.

La structure du village est restée médiévale: une unique rue principale, avec des maisons de chaque côté, comme depuis des siècles. Celui qui la parcourt marche sur le même chemin que des générations de pèlerins avant lui.

Mais le spécial de cette étape ne réside pas seulement dans le village, mais dans le paysage qui t’a conduit jusqu’ici. La Meseta te montre que le silence a une force plus grande que certains sommets de montagne. Elle t’enseigne à lever les yeux, à sentir ta respiration et à trouver la patience dans l’immensité.

Beaucoup de pèlerins disent: C’est ici que commence le véritable Camino. Pas dans les montagnes, pas dans les villes – mais ici, où rien ne distrait si ce n’est les battements de ton propre cœur.

Réflexion en fin d’étape

Lorsque l’après-midi tu t’assieds à Hornillos, le soleil se couche lentement derrière les champs et le vent souffle dans les rues, peut-être te demandes-tu: « Est-ce aujourd’hui le silence qui m’a soutenu – ou l’horizon infini qui m’a montré jusqu’où je peux aller moi-même? »

📊 Résumé en tableau

🌌 Chemin des étoiles – Étape 13

Burgos → Tardajos → Rabé de las Calzadas → Hornillos del Camino

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