Un premier regard – Introduction et atmosphère
À l’extrémité la plus occidentale de la Galice, là où le ciel bascule dans la mer, se trouve Fisterra – la légendaire « fin du monde ». Le village repose sur une étroite presqu’île, battue par les eaux sauvages de l’Atlantique, et marque le dernier point du Camino a Fisterra, cette prolongation silencieuse du Chemin de Saint-Jacques que beaucoup de pèlerins poursuivent au-delà de Saint-Jacques.
Le chemin jusqu’ici est un lent dépouillement – pas à pas sur la langue rocheuse, accompagné du vent salé et du souffle de la mer. Au loin brille le phare, les bateaux de pêche se balancent dans le port, les mouettes crient au-dessus des toits. Fisterra n’accueille pas avec faste, mais avec profondeur. Celui qui arrive ici se tient au bord de tout – et y trouve une paix étrange.




Ce que raconte ce lieu
Fisterra, du latin Finis Terrae – la fin de la terre – était déjà un lieu sacré bien avant que l’Europe ne devienne chrétienne. Les Celtes croyaient qu’ici commençait le voyage des âmes vers les îles bienheureuses de l’au-delà. Plus tard, les Phéniciens et les Romains priaient à l’Ara Solis, l’autel du soleil, et voyaient dans la lumière déclinante la porte vers un autre monde.
Au XIIᵉ siècle, Fisterra fit partie de la tradition pèlerine. Le Codex Calixtinus cite le lieu comme destination après Saint-Jacques-de-Compostelle. Les pèlerins venaient ici pour voir le soleil disparaître dans la mer et achever leur route. L’église romane Igrexa de Santa María das Areas, consacrée en 1199, devint leur centre spirituel. En face, en 1479, fut érigé l’Hospital de Peregrinos de Nuestra Señora del Rosario, l’un des plus anciens hôpitaux de Galice.
Au XVIIIᵉ siècle, on construisit le Castelo de San Carlos pour se protéger des pirates, aujourd’hui siège du Museo do Mar. En 1853 fut érigé le Faro de Fisterra, symbole à la fois de fin et de commencement.
Au XXᵉ siècle, Fisterra vécut de la pêche, mais le pèlerin apporta une nouvelle vie : albergues (auberges), petits hôtels, la halle aux poissons vitrée Lonja de Fisterra (2006) – une alliance entre mer, artisanat et architecture moderne. Aujourd’hui, pêcheurs et pèlerins, habitants et voyageurs se croisent ici. Fisterra demeure ce qu’il a toujours été – un passage entre terre et eau, foi et expérience, fin et commencement.

Distances du Chemin
Le chemin de Santiago de Compostela à Fisterra n’est pas une nouvelle route, mais un écho du Camino de Santiago. Environ 88 kilomètres traversent les vastes paysages verts de la Galice – généralement en trois à quatre jours. Ceux qui poursuivent atteignent Muxía après environ 31 kilomètres.
Les derniers kilomètres passent par le Monte do Facho, puis la vue s’ouvre sur la large baie de Langosteira – sable, lumière, Atlantique. Le sentier descend doucement vers la mer, traverse le village jusqu’au cap, où le phare attend, accompagné du silence de la fin.
Ainsi se termine, après environ 88 kilomètres depuis Saint-Jacques-de-Compostelle et environ 7,5 km depuis la localité voisine de Sardiñeiro, le chemin là où la terre tombe dans la mer – au phare de Fisterra, le point kilométrique zéro traditionnel de tous les chemins de pèlerinage portant le nom de Camino de Santiago.
| Étape | Distance | Profil | Temps (ø) |
|---|---|---|---|
| Saint-Jacques-de-Compostelle – Negreira | 21 km | modéré | 5–6 h |
| Negreira – Olveiroa | 33 km | vallonné | 7–8 h |
| Olveiroa – Corcubión | 21 km | descendant | 5–6 h |
| Corcubión – Fisterra (Phare) | 10 km | facile | 1–1,5 h |
| Total | ~88 km | – | 18–20 h |
| Localité précédente | Distance (km) | Localité suivante | Distance (km) |
|---|---|---|---|
| Sardiñeiro | env. 7,5 km | Statue de la Liberté (Port de New York) | ~5 300 km (réservé aux nageurs expérimentés) |
Se loger et arriver
Fisterra accueille ceux qui arrivent épuisés mais comblés. Auberges de pèlerins, pensions et petits hôtels bordent les ruelles ; beaucoup sont tenus par d’anciens pèlerins. L’auberge officielle du Concello de Fisterra n’accepte que ceux qui arrivent à pied ou à vélo – simple, centrale, souvent complète. Ceux qui ne trouvent pas de place ont des alternatives : auberges privées avec cuisines, terrasses, services de massage ou vue sur la mer. Dans presque toutes, on obtient le tampon du pèlerin et la Fisterrana, le certificat du chemin vers la fin du monde.
En été, Fisterra est animée ; en hiver, on dort souvent seul avec le bruit de l’Atlantique – et l’on sent la mer prendre le rythme de sa propre respiration.
Manger et boire
Fisterra vit de la mer, et cela se goûte à chaque coin de rue. Dans les restaurants du port, la pêche du jour passe directement du bateau à la poêle : Pulpo á Galega, Zamburiñas, merlu, sardines, viande de Rubia Gallega.
La cuisine est honnête, rustique, patiente et salée. Beaucoup de restaurants proposent un Menu del Día – soupe, plat principal, dessert et vin – pour 10 à 15 euros. Ceux qui veulent cuisiner trouvent tout ce qu’il faut chez Coviran, Froiz et Familia, ainsi que dans les petites poissonneries, boulangeries et marchés hebdomadaires.
Le soir, les terrasses se remplissent de voix et de cris de mouettes ; en hiver, le feu crépite à l’intérieur tandis que la mer gronde dehors. Manger à Fisterra, c’est plus qu’un repas – c’est à la fois un adieu et une arrivée.
Provisions et services
Même au bout du monde, on trouve tout ce dont on a besoin. Au centre du village, plusieurs supermarchés, pharmacies et banques. Le mardi et le vendredi, le marché hebdomadaire apporte des produits frais de la région. Blanchisseries, transport de bagages, réparation de vélos, tampons et fontaines d’eau potable – tout est là, mais à un rythme paisible. Le Centro de Salud assure les soins de base ; pour les interventions plus importantes, il faut aller à Cee ou à La Corogne. Le Wi-Fi est présent presque partout, la couverture mobile est stable. Fisterre respire au rythme des marées – lentement, mais sûrement.
À ne pas manquer
- Le phare Faro de Fisterra (1853) domine la mer de ses 238 mètres – un final silencieux pour de nombreux pèlerins. À ses côtés, la borne du kilomètre 0,00 et la sculpture en bronze de la Bota del Peregrino.
- L’église Igrexa de Santa María das Areas (XIIᵉ siècle) abrite la légende du Santo Cristo de Fisterra, dont la barbe pousserait – un lieu de silence et de mysticisme.
- Le Castelo de San Carlos raconte, dans le Museo do Mar, les histoires de pêcheurs, de pirates et de tempêtes.
- La moderne Lonja de Fisterra (2006) ouvre chaque après-midi à partir de 16 h pour les enchères de poisson.
Et enfin, le cap Fisterra lui-même – un lieu de rituels, où les pèlerins, un verre de vin à la main, admirent le coucher du soleil et dînent au restaurant de l’Hotel Semáforo, ou célèbrent la fin de leur long chemin au bar O Refuxio, dont la terrasse en bois fait face au soleil couchant.
Attention : en raison du risque d’incendie, les rituels de brûlage sont interdits depuis plusieurs années et passibles d’amendes élevées.
Ceux qui ont du temps peuvent se rendre aux plages de Langosteira, Ribeira ou Mar de Fora – chacune montre un visage différent de l’Atlantique.

Bons plans et lieux cachés
- Playa da Ribeira – petite plage urbaine entre rochers et hangars à bateaux, vide le matin, dorée le soir.
- Monte San Guillermo – une demi-heure de montée avec une large vue sur la péninsule et la mer ; autrefois lieu de rituels celtiques.
- Plage de Langosteira au crépuscule – lumière rose, mouettes, presque personne ; le même soleil qu’au cap, simplement sans public.
Moment de réflexion
Fisterra n’est pas une arrivée, mais un seuil. Beaucoup viennent pour terminer – et découvrent que quelque chose de nouveau commence. La mer repose immobile devant soi ; le vent emporte les dernières pensées. Ici, il n’y a besoin ni de mots ni de réponses – seulement de présence. Celui qui s’assoit ici voit le soleil se coucher et comprend : le chemin ne s’achève jamais, il ne fait que changer de direction.
Chemin des Étoiles
Fisterre se trouve sur le Camino de Fisterra y Muxía, le long de la sauvage Costa da Morte. Le chemin continue par Lires jusqu’à Muxía avant de revenir à Saint-Jacques via Dumbría.
| Étape | Destination | Distance | Temps de marche |
|---|---|---|---|
| Fisterre – Lires | 13 km | 3–4 h | |
| Lires – Muxía | 18 km | 5–6 h | |
| Total | – | 31 km | 8–10 h |
Conclusion
Fisterra n’est pas une halte – c’est le point où tout devient silence.
Reste un jour de plus ; va tôt au Faro, quand personne n’est encore là. N’écris rien. Laisse le vent ordonner tes pensées. Et quand tu pars, ne te retourne pas – la mer demeure. Toi, tu continues.
Appel à participation :
Si tu possèdes des photos de Fisterra et souhaites qu’elles soient publiées à la fin de cet article, contacte-moi et envoie-les avec ton nom.
🛏️ Hébergement
🍷 Restauration
🏪 Commerces et autres services
| Chemin | Magasin | Adresse | Code postal / Ville | Téléphone | Remarques |
| bientôt disponible |